L’assainissement collectif des eaux usées est une étape cruciale dans le cycle d’utilisation de l’eau par l’homme. Le traitement final en station d’épuration doit répondre à diverses exigences afin de limiter au maximum les perturbations de l’environnement aquatique récepteur et conserver au mieux l’équilibre du milieu naturel. Dans ce cadre, la réglementation nationale et la surveillance des performances des stations n’impliquent pas la recherche et le suivi des bactéries résistantes aux antibiotiques. Or de nombreuses études suggèrent que les eaux usées ont un rôle important dans la diffusion de ce type de germe. Une première analyse menée par l’Institut Pasteur a souligné en 2017 que la Guadeloupe n’était pas exempte de cette problématique environnementale (https://doi.org/10.1371/journal.pone.0173155). Afin de mieux comprendre et décrire cette diffusion, nous avons effectué un suivi de souches infectieuses et multirésistantes des effluents du CHU de Guadeloupe jusqu’à la station associée, et effectué des prélèvements au sein de la faune terrestre vivant autour du process d’épuration. Par une analyse génomique et phylogénétique les résultats de ce nouveau projet soulignent la diffusion importante d’un clone bactérien du centre hospitalier jusqu’à la sortie de la station. L’originalité de cette seconde étude repose sur la description d’un germe hautement similaire et multirésistant chez de nombreux animaux. L’article disponible au lien suivant : https://doi.org/10.1128/AAC.02146-20, souligne l’importance de mieux considérer la problématique des bactéries résistantes aux antibiotiques dans les eaux usées afin de limiter leur diffusion environnementale et les risques de santé publique associés.